Thomas Pesquet : « Ce que j’ai beaucoup vu cette fois-ci en observant la Terre, ce sont les événements climatiques extrêmes »

Thomas Pesquet en conférence de presse le 12 novembre 2021. Crédit : ESA
L’astronaute français de l’ESA était en conférence de presse ce 12 novembre au matin. L’occasion de revenir sur ses six mois passés dans la station spatiale internationale et d’évoquer son prochain objectif : la Lune.

Il est revenu sur Terre il y a trois jours à peine, à bord de la capsule Crew Dragon de SpaceX, et déjà ses coéquipiers de la station spatiale internationale (ISS) lui manquent. En conférence de presse depuis le Centre européen des astronautes (EAC), à Cologne, Thomas Pesquet est revenu ce 12 novembre 2021 sur sa mission à bord de l’ISS. Deux cents jours intenses et ponctués d’évènements inhabituels — alerte incendie, allumage intempestif des propulseurs du module russe Nauka ou tournage d’un film — qu’il aura eu notamment à gérer en tant que commandant.

Comme lors de son précédent séjour dans l’espace, l’astronaute a passé beaucoup de son temps libre à photographier la planète bleue. « Mais ce que j’ai beaucoup vu cette fois-ci, ce sont les événements climatiques extrêmes. » Tempêtes, incendies géants… « On les voyait à l’œil nu. Une grande différence par rapport à ma première mission », a souligné le Français.

Objectif Lune

Thomas Pesquet est désormais le plus capé des astronautes européens. Avec 39 heures et 54 minutes passés en scaphandre hors de l’ISS, il devance son collègue italien Luca Parmitano d’un peu moins de sept heures. L’expérience accumulée le place en bonne position pour occuper l’un des trois sièges garantis à l’ESA sur la future station spatiale lunaire Gateway, dans le cadre du programme américain Artemis. Mais il se projette déjà plus loin : « Si on me donnait le choix, je choisirais de poser le pied sur la surface. » Voir un Européen sur la Lune d’ici 2030 est affiché comme un nouvel objectif de l’ESA.

Dans l’immédiat, l’astronaute compte s’octroyer deux ou trois jours de pause pour reprendre pied avec la vie quotidienne et s’occuper de ses affaires personnelles (« c’est tout bête, mais par exemple passer le contrôle technique... »). Il ne sera cependant jamais très loin de l’EAC, où il devra se soumettre pendant plusieurs semaines encore à des prélèvements divers, pour des expériences de physiologie, et poursuivre sa réadaptation. « On considère qu’après le retour sur Terre, il faut six mois environ pour terminer vraiment une mission. »

Pour l’astronaute français, passer une semaine entière sans ne rien faire du tout — ou en tout cas n’avoir rien de prévu, « ce qui ne m’est pas arrivé depuis des années » — reste un rêve hors de portée pour le moment. Autant demander la Lune !

 

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