La photo est celle d’une non-image… Elle a été prise samedi 8 janvier 2022, au centre opérationnel du Space Telescope Science Institute, à Baltimore (États-Unis). Une responsable du télescope spatial James Webb photographie l’écran de son ordinateur. Sur celui-ci s’affiche une représentation virtuelle de l’état dans lequel se trouve le JWST à cet instant précis. Après la première aile la veille, la seconde « aile » de son miroir principal vient d’être déployée, de sorte que le télescope dispose maintenant entièrement de ses optiques. Autrement dit, rien ne s’oppose à ce qu’il puisse observer.
Pas de caméra de contrôle sur le Webb
Cette vue du JWST résulte de l’ensemble des données reçues sur Terre par la télémétrie du télescope. Elle est virtuelle car il n’y a aucune caméra de surveillance à bord. Ce choix a été mûrement réfléchi par les responsables de la mission : une telle caméra aurait dû fonctionner à l’ombre, à une température proche du zéro absolu. Il aurait fallu la chauffer pour la rendre opérationnelle, ce qui aurait diffusé de la chaleur vers le télescope… ce que les astronomes veulent à tout prix éviter.
Le JWST est déployé, mais il ne va pas commencer ses observations pour autant. Pendant quelques jours, il faudra aligner précisément les 18 segments réfléchissants qui constituent le miroir principal. Le miroir tertiaire, lui, est fixe.
Le Webb doit ensuite s’insérer en orbite autour du point de Lagrange L2, situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre et à l’opposé de la direction du Soleil. Cela devrait intervenir autour du 23 janvier 2022. Enfin, il faudra mettre en service chacun de ses instruments scientifiques. Des images devraient être réalisées au cours de cette phase. Théoriquement, les observations scientifiques ne commenceront pas avant le mois de juin 2022.