Il ne fait que 3,5 à 8,5 mètres, mais son passage à 3600 km sera l’un des plus rapprochés jamais enregistrés pour un astéroïde. Le 27 janvier 2023, à 1h27 heure de Paris, 2023 BU passera dix fois plus près de la surface de la Terre que ne le sont les satellites géostationnaires (36 000 km).
Invisible à l’œil nu, l’astéroïde pourra être aperçu vers 22h depuis la France avec de gros télescopes (1 m de diamètre et plus). Les 29, 30 et 31 janvier, il sera pointé par l’antenne radar de l’observatoire de Goldstone (Californie), qui tentera d’en faire le portrait et mesurera sa vitesse. Cela permettra de préciser sa nouvelle trajectoire après sa déviation par notre planète, et de déterminer la date de son futur passage.
Un rocher inoffensif
Même si 2023 BU venait à foncer sur la Terre, il causerait peu, voire pas du tout de dégâts. Violemment freiné lors de son entrée dans les hautes couches de l’atmosphère, il se désintégrerait probablement presque entièrement, occasionnant peut-être une chute de météorites.
Quand les astronomes parviennent à détecter un petit astéroïde peu avant son impact avec la Terre, c’est pour eux une aubaine. Ils tentent alors de déterminer le lieu d’impact de ses restes. Lorsqu’on retrouve ces petites météorites, comme par exemple 2008 TC3 il y a quinze ans, elles prennent une valeur particulière pour la science. Il est rare en effet qu’on puisse directement relier une météorite à la trajectoire d'un astéroïde dans le Système solaire.
L’astéroïde 2023 BU a été découvert il y a quelques jours seulement car il est trop petit pour briller beaucoup. C’est Gennady Borisov, à l’observatoire MARGO (Crimée), qui l’a repéré le premier. Cet astronome amateur est connu pour avoir découvert en 2019 la première comète interstellaire.