Univers-île. Les astrophysiciens n'utilisent plus ce terme depuis un siècle, mais il convient assez à cette belle galaxie spirale isolée, saisie par le télescope spatial Hubble à 192 millions d'années-lumière de son grand miroir.
UGC 12295, dans la constellation des Poissons, est un paisible disque d'étoiles que rien ne semble pouvoir perturber. D'une certaine manière, c'est bien un univers en soi, isolé des autres – d'autres galaxies – par un vaste océan de vide.
Le Ciel & espace n°590, aout-septembre 2023
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Le terme d'univers-île remonte à William Herschel. Mais s'il fut le premier à l'utiliser en 1785, c'est à Thomas Wright (1750) que l'on doit l'hypothèse selon laquelle les nébulosités visibles dans ciel seraient des ensembles indépendants, semblables mais extérieurs à la Voie lactée. Une hypothèse qui fut reprise par Kant (1755) et qui fut au centre d’un grand débat au début du XXe siècle, avant qu’Edwin Hubble ne prouve en 1924 que les nébuleuses spirales étaient effectivement bien plus éloignées que les étoiles de notre Galaxie.
UGC 12295 présente quatre bras spiraux et une belle barre centrale. Les astrophysiciens s’y intéressent parce que, vue de face, elle permet d’étudier relativement facilement les supernovae qui y explosent et leur impact sur l’environnement galactique.
On voit, dans ses bras, de petits disques nébuleux orangés. Ne rejouons pas le débat du siècle dernier : ce sont bien sûr des galaxies l’arrière-plan. D’autres univers-îles dispersés dans ce vaste océan à trois dimensions qu’est l’espace.