Connaissez-vous les étoiles filantes des Alpha Monocérotides ? Sans doute pas, il s’agit d’un essaim irrégulier, et généralement pauvre, beaucoup moins célèbre que les fameuses Perséides du mois d’août. Toutefois, ce vendredi 22 novembre 2019 au matin, il pourrait bien connaître un gros sursaut d’activité, avec plusieurs centaines de météores par heure autour de 5 h 50 (heure de métropole). C’est ce que prévoient deux grands spécialistes du domaine, Peter Jenniskens et Esko Lyytinen.
De 100 à 1000 météores par heure
Prévoir les pics d’étoiles filantes n’est pas une science exacte. Certes, les outils actuels permettent d’être relativement précis sur l’horaire du maximum. Par contre, leur taux horaire reste difficile à estimer car il y a une incertitude sur la position du nuage de poussières par rapport à l’orbite de la Terre.
Dans le cas des Alpha Monocérotides cette année, on sait également que le pic d’activité est resserré. Il devrait durer 15 minutes, et peut être moins pour la période la plus intense. La durée totale de l’activité ne dépassera pas 40 minutes. Quant au taux horaire, tout est possible : de 100 à 1000 météores par heure, et peut-être plus encore. Une promesse qui convaincra tous les amateurs de beaux spectacles célestes de se lever tôt vendredi prochain !
Des météores très rapides
Le radiant des Alpha Monocérotides — c’est-à-dire la zone du ciel d’où les étoiles filantes semble surgir — est bien situé en fin de nuit. Il se trouve vers le sud-ouest entre les constellations du Petit Chien et la Licorne (en latin, Monoceros), juste sous l’étoile Procyon. Les météores peuvent être vus partout dans le ciel, mais leur trajectoire se recoupe toute en un point, ce fameux radiant. La Lune sera présente dans le ciel, mais elle est en croissant, donc peu gênante. Notez enfin que les Alpha Monocérotides sont très rapides : elles filent à 65 km/s (234 000 km/h).
Des précédents historiques
Par le passé, cet essaim a déjà produit quatre sursauts connus, en 1925, 1935, 1985 et 1995. Les trois premiers n’avaient pas été prévus, mais celui de 1995 avait été anticipé bien en avance et a permis des observations détaillées. Les pics de 1925 et de 1935 ont atteint le niveau de 1000 météores par heure — dans ce cas on parle de pluie d’étoiles filantes. En 1985 et en 1995, l’activité était plutôt qualifiée de sursaut, avec respectivement 700 et 400 météores par heure.
Rappelons que l’observation des étoiles filantes ne nécessite aucun instrument. L’œil nu suffit. C'est donc l’un des spectacles astronomiques les plus faciles à observer. Faites un vœu pour que vendredi, ce soit même du grand spectacle !
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le magazine Ciel & espace n°568, de décembre 2019-janvier 2020
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