Pour les besoins de l’enquête, cette information n’a été divulguée que le 5 septembre 2016 par nos confrères suisses de 24 Heures. Le pilote de 40 ans, père de famille et entrepreneur dynamique, est toujours hospitalisé. Il a subi des brûlures sur 25% dans la partie supérieure du corps, mais ses jours ne sont pas en danger.
D’après le média suisse "24 Heures", Pascal Jaussi a vu l’un de ses agresseurs le matin même, puis l’après-midi, accompagné d’une seconde personne. Les deux hommes l’auraient conduit de force vers la forêt d’Aumont, où les secours l’ont retrouvé dans un état critique aux côtés de son véhicule en feu.
Lancer des satellites pour un coût divisé par 4
Aucun lien formel n’a encore été établi entre cette agression et l’activité spatiale de l’entreprise de Pascal Jaussi, mais l’homme se savait menacé et il avait d’ailleurs alerté la police à ce propos.
La société S3 ambitionne de lancer des satellites de 250 kg à 700 km d’altitude pour un coût équivalant au quart de ceux de la concurrence. Sa stratégie consiste à agréger des technologies existantes en Europe et en Russie, afin de mettre au point une navette.
Portée par un Airbus jusqu’à 10 km d’altitude, la navette doit allumer son moteur-fusée avant de se propulser à 80 km d’altitude, où elle lâche sa cargaison. Celle-ci est alors propulsée à 700 km par un étage fusée non réutilisable, tandis que la navette revient au sol.
L’objectif de S3 est de commencer cette activité vers 2018 et, à partir de 2021, d’utiliser le même type de navette pour emporter des touristes pour des vols en apesanteur de quelques minutes.
Un acteur qui dérange
Manifestement, ses ambitions font de l’ombre. En 2015, les locaux de S3 ont été vandalisés. En raison de ses activités spatiales, S3 est classée parmi les onze entreprises les plus sensibles de Suisse. D’après 24 Heures, l’entreprise fait face à des pressions sous forme d’intimidation, de mise sur écoute et d’espionnage.
En avril 2016, Pascal Jaussi interviewé par La Liberté faisait part de ses inquiétudes : « Je pense que l’impact stratégique de S3 a été sous-estimé. Démocratiser l’accès à l’espace n’est pas une vision fortement partagée par l’industrie spatiale. Nous ne pensions pas nous attirer autant d’ennemis en nous lançant dans ce projet et nous subissons beaucoup de pressions. J’ai parfois l’impression d’être David contre Goliath. »
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