Sale temps sur Uranus

Uranus vue par le Télescope Keck II, le 6 août 2014. Crédit : Imke de Pater (UC Berkeley) / Keck Observatory.

Une nouvelle tempête majeure vient d'être découverte à la surface de la lointaine planète Uranus, à 2 milliards de km de la Terre.


Un télescope géant pour une tempête géante
En observant Uranus le 5 et le 6 août depuis Hawaï, une équipe d'astronome a découvert de gigantesques nuages blancs qui se sont développés à la surface d'Uranus, ainsi que quelques uns plus petits. Cette observation a été obtenue dans l'infrarouge avec le télescope de 10 m Keck II, l'un des plus grands du monde. L'image est très fine en raison de l'utilisation d'un système d'optique adaptative pour corriger les remous de l'atmosphère. De plus, elle a été réalisée dans l'infrarouge plutôt proche, à 1,6 µm de longueur d'onde (la lumière visible va jusqu'à 0,7µm). Or, les images sont plus fines dans ce domaine qu'à des longueurs d'onde plus importantes.


Une planète en pleine évolution
Lorsque la sonde Voyager a montré pour la première fois la surface d'Uranus en 1986, elle était immaculée. Depuis, la météo de ce monde lointain a bien évolué. En 2007, l'illumination du Soleil à l'équateur était maximale. Cette situation a peu évolué depuis en raison de la lente période de révolution de 84 ans. Du coup, d'autres tempêtes ont été vues sur Uranus ces dernières années. De 1999 à 2009 l'une d'elle a navigué en latitude avant de disparaître près de l'équateur. Plus récemment, en 2011, une autre tempête avait été découverte, mais elle n'avait survécu que quelques mois. Elle est vue ci-dessous par le télescope Gemini Sud. Crédit : Lawrence Sromovsky, University of Wisconsin.

Une tempête visible par les amateurs ?
Actuellement Uranus est bien visible en seconde partie de nuit. Un observateur aguerri peut la distinguer à l'œil nu sous un bon ciel, mais elle reste faible. Au télescope, n'espérez pas voir cette tempête, du moins pas en observation visuelle. En revanche en photographie, c'est possible en utilisant un filtre laissant passer le rouge et l'infrarouge, à condition d'avoir un télescope d'au moins 250 mm.


En théorie, si l'équipement est plus petit, il est possible à courte focale (moins de 1500 mm) de réaliser des photos longue pose sur Uranus et de mesurer ses variations de luminosité par rapport aux étoiles voisines. Elles peuvent trahir la présence de la tempête. L'utilisation d'un filtre infrarouge renforce l'amplitude des variations de luminosité. A notre connaissance cette méthode simple n'a jamais été testée par les amateurs. Mais la présence de cette tempête peut constituer une bonne occasion de la tester, n'hésitez pas à nous transmettre vos résultats.
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