Défilé de taches sur les anneaux de Saturne

Crédit : NASA, ESA, STScI, A. Simon (NASA-GSFC)
Le télescope spatial Hubble a saisi le déplacement de zones sombres à la surface des anneaux de Saturne. Un phénomène encore mystérieux, découvert au début des années 1980, et qui peut être observé par des astronomes amateurs expérimentés.

La nouvelle image de Saturne obtenue par le télescope spatial Hubble est magnifique. Pourtant, ce n’est pas la planète qu’il faut contempler mais ses anneaux. Ou plus précisément le bord gauche de ses anneaux. Car sur cette photo prise le 22 octobre 2023, on remarque qu’ils ne sont pas immaculés : deux grosses taches sombres sont nettement perceptibles. Il s’agit de « spokes », comme on les appelle depuis leur découverte par la sonde américaine Voyager 1 en 1980.

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Autrement dit, ce sont des assombrissements éphémères qui se forment à la limite entre le jour et la nuit, sur les anneaux (ici bien visibles près du bord gauche de la planète). En quelques heures, les spokes, dont l’origine demeure mal comprise, tournent avec les anneaux et disparaissent, comme le montre une animation réalisée à l’aide de plusieurs clichés consécutifs du télescope Hubble.

Un phénomène saisonnier

Depuis le survol de la planète Saturne par les sondes Voyager, les spokes ont pu être étudiés depuis la Terre grâce à des télescopes. Et les astronomes ont constaté que ces formations apparaissent de manière saisonnière, de préférence quand la planète gazeuse approche de son équinoxe. Or, comme l’année saturnienne dure presque 30 ans, cela n’est pas si fréquent. La dernière « saison des spokes » remonte à 2009. Et celle qui bat son plein maintenant a commencé en septembre 2022, quand le télescope Hubble, déjà, avait photographié les premières taches (lire Ciel & espace n°588 page 19). Elle devrait se poursuivre au moins jusqu’en mai 2025, date du prochain équinoxe.

Un challenge pour les astronomes amateurs

Les astronomes amateurs dotés de télescopes de moyenne puissance (à partir de 150 mm de diamètre) peuvent tenter de photographier les spokes. Les caméras actuelles sont assez sensibles pour le permettre. Quant à réaliser une observation visuelle, l’œil collé à l’oculaire, cela n’a vraisemblablement jamais été fait. D’où l’intérêt d’essayer, avec des instruments d’au moins 300 mm de diamètre… Le défilé des taches sur les anneaux ne fait que commencer !

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