Une vidéo de la Nasa explique comment les sondes actuellement en activité sur Mars vont pouvoir observer une comète frôler la planète rouge en octobre 2014.
La nouvelle est connue depuis le mois de février : la comète C/2013 A1, découverte à l'observatoire australien de Siding Spring en janvier 2013, suit une trajectoire qui la conduit tout près Mars.
Les premiers calculs donnaient même une petite probabilité de collision entre les deux corps célestes. Après de nouvelles observations, il reste seulement une chance de 2000 pour que pareil événement se produise. Mais l'astre glacé, dont le noyau mesure entre 1 et 3 km de diamètre, passera à moins de 300000 km de la surface martienne.
Des sondes aux premières loges
300000 km, c'est un peu moins de la distance qui sépare la Terre de la Lune. Si le noyau de la comète est petit, sa chevelure en revanche sera très étendue et pourrait englober la planète Mars.
La sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), avec son télescope de 45 cm de diamètre qui sert à épier des détails de 30 cm à la surface de Mars, pourrait observer de près la comète. Idem pour Mars Odyssey et la sonde européenne Mars Express. La difficulté résidera dans le pointage d'instruments conçus pour regarder vers le sol, non vers un objet céleste en approche.
Une comète dans le ciel martien
C/2013 A1 devrait atteindre, vue de Mars, une magnitude de zéro. Autrement dit, elle brillera vraisemblablement autant que Véga, l'une des principales étoiles de la voûte céleste. Dans ces conditions, Opportunity (dont le jumeau Spirit a déjà photographié la Terre) et Curiosity, les deux robots situés à la surface de la planète pourront la saisir. Il pourrait en résulter des clichés inédits d'une comète au-dessus de l’horizon martien.
Une pluie de météores ?
Les poussières et les petits blocs rocheux relâchés par le dégazage du noyau cométaire entreront probablement en collision avec Mars. Or, comme la comète arrivera à 56 km/s, ces grains pénétreront à la même vitesse dans l'atmosphère martienne, formant peut-être une véritable pluie de météores que Curiosity pourrait saisir.
Des aurores martiennes ?
Mars possède un champ magnétique résiduel et local bien plus ténu que celui de la Terre. Malgré tout, les nombreux atomes de gaz ionisé venus de la comète pourraient se retrouver piégés dans des lignes de champ et provoquer, en entrant dans l'atmosphère, des aurores que pourraient voir MRO, Mars Express, Mars Odyssey ou encore Maven qui, lancée quelques mois plus tôt, sera sur place en octobre 2014.
La collision avec Mars écartée ?
Il y a très peu de chances pour que la comète percute Mars. Si toutefois ce scénario devait se réaliser, il engendrerait un cataclysme planétaire. Selon Don Yeomans, du programme Near Earth Objects, au Jet Propulsion Laboratory (JPL/Nasa), « l'énergie libérée par l'impact équivaudra celle de 35 millions de mégatonnes de TNT » ; soit 80 millions de fois plus forte que celle du bolide de Tcheliabinsk, le 15 février 2013.
C'est aussi nettement inférieur au 100 millions de mégatonnes de TNT de l'impact de Chicxulub, survenu sur Terre il y a 65 millions d'années et qui a contribué à l'extinction des dinosaures. L'un des effets attendus serait la vaporisation de toute l'eau gelée dans le sol de Mars, ce qui provoquerait un réchauffement climatique immédiat.
Les poussières soulevés par l'impact se répandraient dans l'atmosphère et l'obscurciraient au point que les sondes situées sur orbite auraient du mal à voir le sol. Pour Opportunity, dont les panneaux solaires sont déjà couverts de poussière, cela équivaudrait sans doute à un arrêt de mort. Seul Curiosity, alimenté par un générateur nucléaire, n'aurait aucun mal à survivre (sauf si la comète tombe dans ses environs...).
Une vidéo de la Nasa (en anglais) détaille tous ces points :
Une fragmentation possible ?
L'un des événements que la Nasa n'envisage pas est la fragmentation de la comète, comme ce fut le cas de Shoemaker-Levy 9 lors de son passage près de Jupiter, avant son impact de 1994. Même si Mars est bien moins massive, dans le cas où la comète s'approcherait de la limite de Roche (sa trajectoire précise n'est pas encore connue), elle pourrait souffrir des forces de marées qui s'exerceraient sur elle et voir son noyau se fragmenter légèrement, entraînant un sursaut d'activité.
Quoi qu'il en soit, la rencontre entre la comète C/2013 A1 et la planète Mars constituera un grand rendez-vous pour les astronomes.
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