L'explosion qui a eu lieu sur la Lune le 17 mai 2013 est la plus grosse jamais enregistrée. Un petit astre d'environ 40 kg a percuté la surface de notre satellite à plusieurs dizaines de kilomètres par seconde.

5 tonnes de TNT

Le rocher céleste tombé dans la mer des Pluies mesurait 30 à 40 cm. C'est peu, mais sa vitesse vertigineuse lui confère une énergie équivalant à 5 tonnes de TNT !

Flash sur la Lune

Un observateur qui aurait regardé la Lune à l'œil nu à cet instant aurait pu percevoir le flash lumineux. Il a été aussi brillant qu'une étoile d'éclat moyen (magnitude 4).

La vidéo ci-dessous montre ce fameux flash :

Ci-dessous, une visualisation en fausses couleurs du flash. Certaines sont striées à cause du mode de lecture entrelacé du capteur : à chaque lecture, il lit une ligne sur deux. Fait remarquable, le phénomène est visible sur 17 images. Un flash lunaire d'intensité ordinaire est visible sur 1 à 4 trames seulement. © Nasa.

Un intérêt scientifique majeur

Cette détection de flash arrive au bon moment. Une bonne partie de la surface de la Lune a été cartographiée à haute résolution par la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO). Les chercheurs ont donc bon espoir de pouvoir photographier la zone après l'impact et de pouvoir la comparer à des images antérieures afin de localiser le nouveau cratère. Ce serait un pas en avant pour la modélisation de la formation des cratères à la surface de la Lune.

Les chercheurs s'attendent à trouver un cratère de 20 m environ. LRO a déjà détecté de nouveaux cratères formés depuis qu’elle a été mise en orbite, mais sans que la chute du corps responsable ne soit directement observée.

L'animation ci-dessous montre l'aspect d'une région avant/après, avec la formation
d'un petit cratère au centre de l'image. © Nasa/GSFC/Arizona State University.

LRO avait vu aussi le résultat de la chute des sondes Grail.

Comment détecter des flashs sur la Lune ?

Pour ne pas être éblouis par l'éclat de la Lune, les télescopes des programmes de recherche visent la lumière cendrée, c'est-à-dire la partie du disque lunaire plongé dans la nuit, simplement éclairé par un clair de Terre. Notre satellite est donc observé quand il est en croissant, dans les jours qui précèdent et suivent la Nouvelle Lune.

Même si le programme à l'origine de la découverte est estampillé Nasa, ce genre de prospection est à la portée des amateurs. Les chercheurs utilisent généralement des télescopes Celestron de 356 mm, sur lesquels il est possible de monter une caméra vidéo au foyer primaire, à la place du miroir secondaire. Les caméras vidéo sont des Watec qui filment avec une cadence vidéo.

La probabilité de voir un flash est assez bonne pendant les gros essaims d'étoiles filantes comme les perséides. Un logiciel comme UFOCapture permet d'enregistrer le signal vidéo uniquement lorsqu'il y a une détection (parfois il s'agit juste du passage d'un avion).