Le premier homme à avoir marché sur la Lune le 21 juillet 1969 est mort le 25 août 2012 à l'âge de 82 ans. Neil Armstrong avait été hospitalisé au début du mois après un test d'effort.
Le 8 août, il avait subi un quadruple pontage coronarien. Depuis, l'ancien astronaute était en convalescence. Il est décédé de complications qui ont suivi l'opération.
"Un petit pas pour un homme..."
Neil Armstrong est entré dans l'histoire en étant le premier homme à poser le pied sur la Lune, au cours de la mission Apollo 11, dont il était le commandant.
Le 21 juillet 1969, à 3 h 56, alors qu'il posait le pied sur la surface poudreuse de la Lune, il prononçait la phrase restée célèbre : "C'est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l'humanité".
Neil Armstrong, au bas de l'échelle du module lunaire, pose le pied sur la Lune.
On le voit ensuite faire quelques pas et, rejoint par Aldrin, il plante le drapeau américain
avant de recevoir un coup de téléphone du président Nixon.
Deux heures et demi sur la Lune
Rejoint trente minutes plus tard par son coéquipier Buzz Aldrin, Neil Armstrong reste deux heures et demi sur la Lune, à quelques mètres du module lunaire. Les deux hommes déploient le drapeau américain, reçoivent un coup de téléphone du président Nixon, installent quelques instruments scientifiques...
Neil Armstrong trouve toute de même cinq minutes, en fin de mission, pour s'éloigner un peu et "explorer" un cratère qu'il a survolé lors de l'atterrissage, à quelques dizaines de mètres de là.
Neil Armstrong sur la Lune, saisi par la caméra 16 mm du module lunaire,
avant que Buzz Aldrin ne le rejoigne.
Un pilote hors pair
Neil Armstrong avait été sélectionné pour faire partie de l'équipage d'Apollo 11 en janvier 1969, en même temps que Buzz Aldrin et Michael Collins.
Né le 5 août 1930 à Wapakoneta, dans l'Ohio, il a toujours été fasciné par l'aviation. Pendant son enfance, il préfère passer son temps à réaliser des modèles réduits d'avions plutôt que jouer au football ou au base-ball. Dès l'âge de 15 ans, il obtient un brevet de pilote.
Pour poursuivre ses études en ingénierie aéronautique, il postule à une bourse de la Navy, qu'il obtient. En 1952, il est pilote quand survient la guerre de Corée, où il est envoyé. Au cours de l'une de ses missions, son avion est endommagé et il doit s'éjecter.
En 1955, convaincu que l'on va bientôt voyager dans l'espace, il obtient un poste à la base aérienne d'Edwards, en Californie, où doit être mis au point l'avion-fusée X-15. Il pilote à sept reprises ce bolide lancé à haute altitude depuis un bombardier B52. En 1960, il le conduit jusqu'à 63000 m d'altitude (le record pour l'époque).
Un astronaute à sang froid
Il intègre ensuite la Nasa en 1962 pour devenir astronaute du programme Gemini de capsules à deux places. Le 16 mars 1966, avec David Scott, il effectue son premier vol spatial à bord de Gemini 8. Le vaisseau doit rejoindre une fusée Agena, envoyée sur orbite précédemment et s'y amarrer. David Scott doit sortir en scaphandre pour aller travailler sur l'Agena.
Le contact avec l'engin se fait sans problème au bout de quelques orbites. Mais subitement, les deux vaisseaux se mettent à tourner de plus en plus vite. Armstrong et Scott n'ont que quelques secondes pour réagir avant que la rotation ne devienne trop rapide et leur fasse perdre conscience.
Armstrong comprend qu'un moteur reste allumé à cause d'un court-circuit. Il décide de se séparer de l'Agena et d'utiliser les moteurs de retour sur Terre pour stabiliser la capsule, ce qui signifie la fin de la mission. Grâce à son sang-froid, les deux hommes reviennent sur Terre sains et saufs.
L'alunissage parfait
Ce même sang-froid lui permet de faire atterrir le module Eagle à la surface de la Lune (dans la mer de la Tranquillité) le 20 juillet 1969, alors que plusieurs alertes sonores indiquent que l'ordinateur de bord est saturé et qu'il ne peut plus gérer le flux de données nécessaire à la poursuite de la mission. Armstrong passe outre et continue la descente.
À quelques centaines de mètres du sol, il reprend le pilotage manuel de l'engin car celui-ci se dirige sur un cratère d'impact rempli de gros rochers. L'astronaute fait du vol stationnaire, comme en hélicoptère, se déporte un peu plus loin et trouve un endroit dégagé où il pose les quatre pieds du vaisseau. Il ne restait que 30 secondes de carburant à bord.
Un difficile retour sur Terre
Après le succès de la mission, qui a été suivie par 500 millions de téléspectateurs, les trois astronautes d'Apollo 11 sont accueillis en héros et effectuent une tournée mondiale d'un mois et demi. Ces apparitions médiatisées et cette notoriété mettent à mal Armstrong et Aldrin, les deux qui ont marché sur la Lune.
Par la suite, Aldrin sombre dans l'alcoolisme et la dépression. Armstrong, quant à lui, est d'un tempérament modeste et taciturne. Toutes ces sollicitations lui pèsent énormément. Il juge qu'il ne mérite pas toute cette attention et décide de vivre caché.
Il accepte un poste de professeur en ingénierie aéronautique à Cincinnati, dans l'Ohio, où il exerce entre 1971 et 1979. Et il refuse les demandes d’ autographes le jour où il s'aperçoit que ceux qu'il a bien voulu signer se vendent à prix d'or. Il ne donne que de rares interviews ; le mensuel Ciel & Espace a publié l'une d'elles dans son hors série "L'homme dans l'espace", en 2003.
Neil Armstrong n'a jamais voulu exposer ses sentiments. Contrairement aux autres astronautes des programme Gemini et Apollo, qui tenaient à tout prix à être au meilleur de leur forme physique, il s'économisait. Il avait dit dans les années 1960 : "Je pense réellement que tout être humain dispose d'un nombre fini de battements de cœur et je n'ai pas l'intention de gaspiller les miens à courir ou à faire de la gymnastique".
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